L’ESAT est un établissement qui accompagne des personnes porteuses de différents handicaps et qui demande une adaptation de chacun à l’autre.
L’ESAT propose régulièrement des sensibilisations à la différence, par le biais de formations ou de conférences. Dans cette optique, des encadrants et des travailleurs ont participé à une journée conférence sur le thème de l’autisme animée par Josef Schovanec (philosophe, écrivain, chercheur et autiste) et le groupe du GEM autisme « Les Extra-ordinaires » de Lavaur.
« A la sortie avec Schovanec, je me suis sentie dans mon élément parce que plusieurs personnes étaient comme moi. J’ai été diagnostiquée à l’âge de 3 ans donc c’est plus simple pour moi. A la fin de la journée il y avait une femme qui était très en colère parce qu’elle a été diagnostiquée très tard et du coup elle était très en colère et c’est un peu ce que je vis quand je suis contrariée ; je me mettais à sa place et je savais ce qu’elle ressentait. L’injustice. En fait moi je vois de l’injustice partout »
Cette journée, au-delà d’avoir éclairé sur les spécificités de l’autisme, a permis d’ouvrir sur les différences de chacun par rapport aux relations entretenues au travail au quotidien et de se questionner sur le rapport à l’autre dans sa différence.
Dans le quotidien des travailleurs, cela nécessite une adaptation de la manière de communiquer envers les personnes selon la différence de compréhension, de perception. Il est important pour chacun d’essayer de comprendre l’autre dans ses difficultés. Tout est à expliquer en lien avec la différence de l’autre.
Dans le but de l’adaptation à chacun, les ateliers ont mis en place des tutoriels pour faciliter la compréhension de tous au niveau des activités sous forme d’images, d’écrits en Facile à Lire et à Comprendre. Ils consistent en des écrits courts et précis. Ces tutoriels permettent d’avoir un échange entre collègues, un partage des savoir-faire.
« Il faut être pédagogue, expliquer, parler, voir comment on peut faire différemment. La pédagogie c’est important, il ne faut pas enfoncer les gens mais les élever avec leurs difficultés. Personne n’est parfait. » « Quand quelqu’un explique, parfois c’est dur à comprendre alors que si on va au plus simple dans la bienveillance c’est plus simple. Tu montres et en même temps tu expliques. C’est comme ça que les gens comprennent en fait. Il faut synthétiser pour pouvoir expliquer simplement.
Pour faciliter la rencontre entre les collègues, un trombinoscope est mis aussi en place dans certains ateliers pour permettre de mieux se repérer, de savoir qui est qui pour pouvoir interpeler en cas de besoin. Cela facilite les échanges et le partage aussi et amène une meilleure cohésion et harmonie dans les équipes. Du mobilier ergonomique a aussi été mis en place afin d’adapter les activités aux particularités physiques de chacun.
« J’ai la chance de tomber sur les personnes qui sont compréhensives. Par exemple les personnes m’ouvrent la porte, il y en a qui essayent de me faciliter les taches. Au niveau de l’écoute ça m’est arrivé de mal comprendre, j’ai eu l’impression qu’on m’abandonnait parfois. Après je suis tombée sur les bonnes personnes qui ont mis des choses en place et ça a été respecté. J’ai eu des personnes qui ont essayé de voir comment je vais pour que des choses soient mises en place. Maintenant c’est beaucoup plus facile. Ce n’est pas que je veux pas aller vers les gens mais j’évite quand même de me retrouver dans certaines situations. C’est des petites choses mais ça aide de discuter des fois. »
« J’aimerais qu’on considère les personnes en situation de handicap comme une personne avec ses défauts et ses qualités et qui avance sur son chemin, au gré du vent. »
Partager l’article:
